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Transitioning to Distance Learning: Interview with Pr. Sophie Queuniet

Pr. Sophie Queuniet is a Senior Lecturer in French at Columbia University. She has taught French language courses online for many years. She shares a few pieces of advice on distance learning.

Conseillez-vous un enseignement à distance synchrone (toute la classe se réunit en même temps en ligne) ou asynchrone?

S.Q: Certain·e·s de mes collègues récemment passés à l’enseignement à distance synchrone trouvent que cela est bizarre, peu naturel. De plus, des problèmes de connectivité peuvent surgir. L’enseignement synchrone demande aussi que chaque participant·e dispose d’un espace calme, sans bruit de fond — ce qui n’est pas toujours facile à obtenir alors que l’on est désormais tous chez soi! D’un autre côté, les études menées à ce sujet montrent que le taux de déperdition des cours entièrement asynchrones est très élevé (plus de 90%), ce qui signale la démotivation de nombreux étudiant·e·s. Il faut aussi noter que préparer un cours asynchrone peut s’avérer prendre beaucoup plus de temps. Enfin, dans les circonstances actuelles, un enseignement entièrement asynchrone peut conduire les étudiant·e·s, déjà isolé·e·s, à se détacher encore plus. Dans le contexte d’un cours qui se réunissait f2f plusieurs fois par semaine, on peut envisager de faire moitié – moitié. Dans tous les cas, je conseille de maintenir des heures de bureau, c’est-à-dire des plages horaires durant lesquelles les étudiant·e·s savent que l’enseignant·e est disponible, et de bien signaler comment le/la joindre.

Comment maintenir la motivation des étudiant·e·s à distance?

S.Q: La présence de l’enseignant·e reste cruciale. Qu’il s’agisse d’un enseignement synchrone ou asynchrone, il s’agit de suivre le travail des étudiant·e·s et d’être disponible. Sans feedback immédiat, les étudiant·e·s ont tendance à décrocher. Dans le cadre d’un cours synchrone, il ne faut pas hésiter à utiliser les 5-10 premières minutes de classe en ligne pour aller d’étudiant à étudiant et s’assurer que tout va bien. Il est aussi crucial d’adopter un système de notation et d’attentes qui soit clair pour les étudiant·e·s, et dans lequel la manière dont les interactions et activités en ligne sont prises en compte est claire. Une organisation solide est aussi fort utile. Certaines pratiques aident les étudiant·e·s à mieux s’y retrouver: communiquer le plan du travail pour chaque semaine, poster des slides indiquant les principales étapes de la classe synchrone et matériaux utilisés, poster tous les matériaux au même endroit, adopter des routines, en tout cas une certaine régularité…

La communication écrite et orale est centrale dans les cours de langue. Comment l’encouragez-vous? 

S.Q: De nombreux outils de collaboration en ligne permettent d’adopter une approche pédagogique communicative. Sur Zoom, par exemple, il est possible d’organiser des activités de groupe, des sondages instantanés, des chats… Pour la communication écrite, je demande à mes étudiant·e·s d’avoir une conversation en ligne à deux, une fois par semaine. En général, ils utilisent un Google doc que je consulte ensuite. Pour la communication orale, je m’entretiens avec chaque étudiant·e individuellement, 20 minutes par semaine. Cependant, ce type d’interaction individuelle régulière ne sera pas possible dans tous les contextes d’apprentissage et d’enseignement.

En tant qu’éducateur·rice, comment bien se préparer à un cours de langue synchrone? 

S.Q: Pour les enseignant·e·s qui passent à l’enseignement à distance en cours de semestre, il s’agit d’anticiper les possibilités et limites des outils technologiques que vous allez utiliser. Pour chaque temps du cours, il s’agit de penser à la manière dont les étudiant·e·s auront accès aux matériaux du cours, et comment il y auront accès. Par exemple, si vous travaillez sur Zoom, certains documents affichés n’apparaissent plus une fois que les étudiant·e· se mettent à travailler dans les “break-out rooms.”  En général, quand je me prépare à utiliser une plateforme ou une fonctionalité pour lapremière fois, je la teste d’abord avec des ami·e·s ou famille avant de la mettre en place en cours. Pour les enseignant·e·s qui commencent juste avec l’enseignement à distance, il s’agit d’anticiper chaque cours minute après minute et chaque étape du cours, car certaines choses possibles en f2f ne seront plus possibles à distance.

Lectures conseillées:

Carla Meskill, Natasha Anthony, Teaching Languages Online. Clevedon, UK: Multilingual Matters, 2010.

Ursula Stickler, Regine Hampel, Developing Online Language Teaching. Research-Based Pedagogies and Reflective Practices, Palgrave Macmillan, London, 2015.

Aux instructeur·rices de langues de CUNY:

  • N’oubliez pas de joindre le Slack de CUNY (il y a une chaîne “teaching-languages”) pour entrer en communication avec la communauté d’enseignants de CUNY;
  • Le Teaching & Learning Center de CUNY propose des sessions individualisées pour vous aider à assurer la conversion de votre cours en ligne, et a aussi mis en ligne ce guide.
  • More info and resources.

Enseignant·e ou étudiant·e, êtes-vous récemment passé·e aux cours à distance?

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